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Anecdote d’érable
Arbre d’épouvante ou arbre de vie ? Dans la mythologie grecque, l’érable était associé à Arès, Dieu de la guerre, sans doute à cause de ses feuilles à plusieurs pointes. Il était surtout l’Arbre de Phobos, Dieu de la peur, peut-être parce que ses feuilles viraient au rouge sang en automne. On raconte que le cheval de Troie était en bois d’érable, arbre de la ruse. Il est venu à bout de dix ans de résistance des troyens. Il a mis leur ville à feu et à sang.
Cependant, la réputation terrifiante de l’érable a évolué. Aujourd’hui, il est plutôt vu comme un arbre de vie un peu partout dans le monde. Il nourrit la terre avec ses feuilles et les humains avec sa sève sucrée que l’on transforme en délicieux sirop d’érable. ll égaye nos automnes avec ses couleurs. Au Japon et au Canada, le spectacle des érables est très attendu.
Pour les Japonais, l’érable fait même partie des arbres sacrés. Il est parfois planté près des temples. Une légende très ancienne raconte que 5 divinités habitent cet arbre. Il pousse sur sur le dos d’un cerf doré majestueux.
Secrets d’érable
L’érable est un arbre de haute voltige ! Il est le champion des arbres qui utilisent le vent pour disperser ses graines. Elles sont attachées par paires. Chaque paire fait un peu penser à un boomerang. En les observant dans votre main, vous voyez deux graines munies chacune d’une aile. Cette aile a une nervure dure pour fendre l’air d’un côté, et une voile pour planer de l’autre. Ces paires de graines ailées s’appellent disamares. Lorsqu’elles se détachent elles tournoient dans l’air comme des hélicoptères. Elles sont capables de voyager d’une dizaine de mètres à une centaine de kilomètres !
L’érable n’est pas le seul à disséminer ses graines grâce au vent (anémochorie). Le platane, le tilleul, le saule, le peuplier, le frêne et d’autres encore le font aussi. Ces arbres ont développé leur propre stratégie au cours de l’évolution. Chacun a trouvé une forme parfaite pour prendre le vent : hélicoptère, parachute, cerfs-volant, girouette, etc. Autant de moyens de voler que les ingénieurs n’ont pas fini d’étudier.
Bienfaits de l’érable sycomore
Cet arbre commun nous rend de bons services en ville. Il stocke de très grands volumes de gaz polluants. Il produit de l’oxygène et il filtre assez bien les particules fines. Son grand ombrage diffus adoucit le climat localement : il rafraîchit agréablement l’atmosphère autour de lui.
L’érable soigne la terre à son pied : ses racines aèrent le sol en profondeur et ses feuilles se transforment rapidement en humus. Il joue ce rôle quand on ne ramasse pas ses feuilles.
Ses fleurs produisent un nectar abondant. L’érable est un garde-manger pour les abeilles et autres pollinisateurs : ces insectes sont essentiels à notre avenir.
Reconnaître l’érable sycomore
Feuilles
Position face à face sur le rameau (opposées) - Forme profondément découpée en 5 parties (lobes) disposées comme les doigts de la main (palmatilobée) - Se détachent de l’arbre (caduques)
Feuillage
Couleur printemps/été : vert dessus, blanc-gris dessous - Couleur automne : jaune-orangé et rouge - Absent en hiver
Fruits
Disamares - Noix/graines munies de deux ailes – Forme de corne de rhinocéros
Ecorce
Brune - Se détache en petites plaquettes anguleuses
Signes particuliers de cet érable
L’érable sycomore est très présent en ville. Mais à l’origine, cette espèce est forestière. C’est ce que semble rappeler cet arbre ci.
Il pousse entouré d’arbres comme en forêt. C’est lui qu’on remarque le plus dans le massif. Car son tronc est immense : il s’élance bien droit vers le ciel. Il traverse tout le relief et le bois pour placer sa couronne bien au-dessus de ses voisins. S’il a si bien poussé c’est qu’il a trouvé l’endroit parfait pour lui : un fond de petite vallée où le sol est humide, très riche et vivant. Toutes ses feuilles s’accumulent à son pied en automne. Elles sont décomposées par une multitude de micro-organismes et transformées en humus. Il a tous les nutriments dont il a besoin.
Sa position est idéale aussi pour nous. Le chemin du parc passe à la hauteur de ses branches. Ca permet de l’observer de près ! Au printemps et en été cet arbre tend ses feuilles en forme de main. Impossible de ne pas les voir en quand elles commencent à devenir jaune-orangé à la fin de l’été. En automne, on peut observer ses grappes de fruits volants. Comme des enfants, on peut les attraper quand elles tourbillonnent dans le vent comme des « petits hélicos ». Si on les ouvre et on les colle sur le nez : ça fait une corne de rhinocéros.
En hiver, on voit très bien ses gros bourgeons en forme d’ogive ou d’obus. Ils sont vert-pomme. Toujours avec votre regard d’enfant, si vous regardez au-dessus de la pointe, vous verrez que leur forme rappelle celle d’une cocotte en papier.
(Textes et photos par Priscille Cazin - Sylvolutions)
Ce portrait est:
- Enrichi d’une illustration issue de la Collection de l'Etat fédéral belge en prêt permanent au Jardin botanique de Meise.
- Une initiative de Christos Doulkeridis, Bourgmestre, d’Audrey Lhoest, Echevine de l’Environnement, des Espaces Verts et des Plantations, du Tourisme, du Collège des Bourgmestre et Echevins d’Ixelles.