Erable sycomore

Anecdote d’érable sycomore

L’érable et le platane sont des faux-amis. De loin ils ont un peu la même allure. Et de près, leur écorce qui « pèle » et leurs feuilles « en forme de main » se ressemblent fort. Dans le langage courant, l’érable est devenu le « faux-platane » dans le langage courant. Et il existe une espèce de platane dite « à feuille d’érable ».

Alors, érable ou platane ? Comment faire pour ne pas les confondre ? Chez l’érable l’écorce est brune. Elle se décolle en petites plaquettes géométriques, très fines, avec un contour assez anguleux. Elle laisse apparaître un tronc marron. Alors que l’écorce des platanes, elle se détache par grandes plaques plus courbes. Elle dévoile un tronc crème.

Ensuite les feuilles palmées de l’érable sont plus petites que celles du platane. Leur bord denté est plus arrondi. L’arbre perd beaucoup de feuilles en hiver. Mais il ne se dénude pas complètement contrairement au platane. Il y a encore moyen de trouver jusqu’à sept différences en comparant les deux espèces : leurs feuilles, leurs bourgeons et leurs fruits. A vous de jouer sur le terrain.

Secrets d’érable

Pas de musique sans érable. Son bois vibre et résonne. Il a d’excellentes qualités acoustiques. Il se cache dans les guitares. On le trouve un peu partout dans les grands orchestres : violoncelles, contrebasses, violons, etc. Les instruments à cordes lui doivent beaucoup. Certains instruments à vent aussi, comme le basson et certaines flûtes. De plus, il entre dans la fabrication de percussions : baguettes, batteries…

Le bois d’érable est précieux pour sa sonorité mais aussi pour sa résistance, sa souplesse, sa dureté, et… sa beauté. Il est l’un des bois préférés des menuisiers et des ébénistes. Il est clair comme de l’ivoire et joliment veiné et satiné. Son grain est lisse. Et il se laisse facilement transformer en jouets ou en ustensiles et meubles de cuisine.

Ainsi, l’érable accompagne discrètement des moments agréables de nos vies : musicaux, ludiques et gourmands. Mine de rien, il adoucit notre quotidien.

Bienfaits de l’érable sycomore

Cet arbre commun nous rend de bons services en ville. Il stocke de très grands volumes de gaz polluants. Il produit de l’oxygène et il filtre assez bien les particules fines. Son grand ombrage diffus adoucit le climat localement : il rafraîchit agréablement l’atmosphère autour de lui.

L’érable soigne la terre à son pied : ses racines aèrent le sol en profondeur et ses feuilles se transforment rapidement en humus. Il joue ce rôle quand on ne ramasse pas ses feuilles.

Ses fleurs produisent un nectar abondant. L’érable est un garde-manger pour les abeilles et autres pollinisateurs : ces insectes sont essentiels à notre avenir.

Reconnaître l’érable sycomore

Feuilles

Position face à face sur le rameau (opposées) - Forme profondément découpée en 5 parties (lobes) disposées comme les doigts de la main (palmatilobée) - Se détachent de l’arbre (caduques)

Feuillage

Couleur printemps/été : vert dessus, blanc-gris dessous - Couleur automne : jaune-orangé et rouge - Absent en hiver

Fruits

Disamares - Noix/graines munies de deux ailes – Forme de corne de rhinocéros

Ecorce

Brune - Se détache en petites plaquettes anguleuses

Signes particuliers de cet arbre

L’érable sycomore est devenu un arbre presque banal en ville. On le trouve par milliers à Bruxelles. C’est la 4ème espèce la plus plantée dans la Région et la xème* à Ixelles. (demander à Christophe)

Avec son tronc de plus de 3 mètres de tour, et sa hauteur de 15 mètres il fait partie du top 20 de la Région. Mais ce qui est le plus remarquable chez cet érable-ci c’est sa silhouette originale. Celle-ci est mise en valeur par le graphisme du parc. Cet érable surplombe un espace très « carré ». Les courbes de l’arbre et ses grandes branches sinueuses contrastent avec les lignes géométriques des haies impeccablement taillées.

Au-dessus de la végétation bien maîtrisée, ce géant semble étrangement vivant. Son tronc se divise en 2 énormes branches. Elles forment une immense fourche. On dirait 2 troncs qui ont fusionné. Car, on remarque que le tronc est traversé par une longue fente. On a l’impression d’être face à un individu à 2 « corps » : un double individu.

Cette drôle de silhouette raconte son histoire. Cet arbre a sans doute perdu « sa tête » quand il était jeune et frêle. Soit parce qu’elle a été taillée, soit parce qu’elle a été cassée sous le poids d’un oiseau. Les deux branches que l’on voit aujourd’hui ont pris le relais. Elles se sont dressées vers la lumière.

L’enracinement de cet arbre est puissant. Il soulève un peu les pavés autour de lui. Mais il ne devrait pas fort abimer le chemin. Car les racines des érables descendent en oblique profondément dans la terre. Pour vous rendre compte de la place qu’elles occupent vous pouvez imaginer l’arbre en miroir dans le sol.

(Textes et photos par Priscille Cazin - Sylvolutions)

Ce portrait est:

- Enrichi d’une illustration issue de la Collection de l'Etat fédéral belge en prêt permanent au Jardin botanique de Meise.

- Une initiative de Christos Doulkeridis, Bourgmestre, d’Audrey Lhoest, Echevine de l’Environnement, des Espaces Verts et des Plantations, du Tourisme, du Collège des Bourgmestre et Echevins d’Ixelles.