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Traits et caractères de l'individu
Anecdote de tilleul
Tout est doux dans le tilleul. Ses feuilles souples ont une forme de cœur. Ses fleurs blanc crème et jaune pâle sentent délicieusement bon. Elles attirent les abeilles à plusieurs km à la ronde. En butinant les fleurs d’un seul arbre, les abeilles peuvent produire jusqu’à 10 kilos de miel aromatique. Parfois plus ! A la fin du printemps, un seul arbre peut parfumer toute une place ou tout un intérieur d’îlot. En automne et en hiver, les tisanes de fleurs de tilleul sont apaisantes, et elles adoucissent les petits maux de saison.
Dans la culture germanique le tilleul est associé à Freya, la déesse de l’amour, du printemps et de la fertilité. Dans la mythologie grecque, il est aussi un symbole de tendresse et de fidélité. Baucis et Philemon forment un très vieux couple. Ils s’aiment et ont fait le vœu d’être inséparables au-delà de la mort. A la fin de leur vie, ils se transforment en arbres dont les feuilles se touchent. Baucis, la femme, se métamorphose en tilleul. Philemon, l’homme, en chêne. Pour les récompenser de leur hospitalité et de leur générosité, les dieux Jupiter et Mercure ont exaucé leur vœu le plus cher.
Secrets de tilleul
Le tilleul a un bois tendre qui se dégrade facilement. Mais il a des stratégies qui lui permettent de traverser les siècles !
En été, il est capable de perdre ses feuilles par grande sécheresse. Et il renouvelle son feuillage dès qu’il a de l’eau. Quand on le coupe, il recrée des pousses (rejets) à partir de sa souche. Enfin, quand son environnement devient défavorable, il se débarrasse de ses branches et perd de gros morceaux de sa couronne. A chaque fois le tilleul s’adapte pour économiser son énergie, son eau, ou ses nutriments.
Souvent, son tronc se creuse avec l’âge. Parfois il s’ouvre même sur toute sa hauteur. On peut entrer à l’intérieur du tronc. Avec le temps il se recroqueville lentement sur lui-même. Il peut aller jusqu’à ne garder que sa souche. Et il attend le bon moment pour repartir. Comme un phoenix, le tilleul renaît de ses cendres. Il a plusieurs vies.
Bienfaits du tilleul à petites feuilles
Cet arbre est beaucoup planté pour embellir les rues : soit en groupe dans des alignements, soit isolé dans les parcs, sur les places ou sur certains ronds-points. Il sert d’abri et de garde-manger à un très grand nombre d’êtres vivants : insectes variés, oiseaux, champignons, mousses et lichens. C’est un pilier de la biodiversité en ville.
Il capte bien la pollution urbaine. Ses feuilles retiennent les particules fines rejetées par nos moyens de transport, nos chaudières ou nos industries. Il purifie l’air que nous respirons et il le parfume au printemps ! Enfin, son grand feuillage adoucit le climat autour de lui. Il rafraîchit et humidifie l’air en été. Il freine le vent en hiver.
Ce tilleul est un arbre bien adapté à notre ville. Il résiste très bien à des périodes de sécheresse et de gel. Il fleurit tard et donc il ne craint pas les gelées de printemps. Il est considéré comme un arbre d’avenir pour contrer les effets du dérèglement climatique.
Reconnaître le tilleul à petites feuilles
Feuilles
Petites (5 à 7 cm) - En forme de cœur (cordées) - Bord denté - Se détachent de l’arbre (caduques)
Feuillage
Couleur printemps : vert foncé dessus, duvet blanc argenté dessous - Couleur automne : jaune profond - Absent en hiver
Fruits
Petites sphères avec 4-5 côtes (capsules) - Ailés
Fleurs
Très nombreuses (juin-juillet) - Blanc crème à jaune pâle - Très parfumées
Signes particuliers de ce duo
Ce « couple » de tilleuls force l’admiration. Il est pris entre le sable de la plaine de jeu, le toit en béton du bâtiment voisin et le macadam de la rue. Il est confronté aux dures conditions de vie urbaines. Pourtant il tient bon !
Si ces deux arbres se portent bien c’est sans doute parce que leurs racines ont de la place pour se développer. Elles s’enfoncent profondément dans le sol. Elles peuvent aller chercher l’humidité et les nutriments dont elles ont besoin. Elles peuvent aussi se mêler et se souder. Ces arbres sont plus résilients en duo qu’en solo. Ils sont plus forts face aux courants d’airs qui balayent parfois la plaine.
Contrairement à nous, ces deux « individus » ne peuvent pas se déplacer face aux dangers. Ils doivent vivre avec ce qui s’offre à eux, là où ils sont. Ils s’adaptent. Ce sont des exemples d’autonomie et de sobriété.
(Textes et photos par Priscille Cazin - Sylvolutions)
Ce portrait est:
- Enrichi d’une illustration issue de la Collection de l'Etat fédéral belge en prêt permanent au Jardin botanique de Meise.
- Une initiative de Christos Doulkeridis, Bourgmestre, d’Audrey Lhoest, Echevine de l’Environnement, des Espaces Verts et des Plantations, du Tourisme, du Collège des Bourgmestre et Echevins d’Ixelles.