Carte d'identité
Traits et caractères de l'individu
Anecdote du chêne
Il est le Roi de la Forêt. Sa silhouette est majestueuse avec une couronne ample et forte. Son bois est l’un des plus solides. Et sa longévité est exceptionnelle. Résultat : le chêne est un arbre sacré dans plusieurs civilisations.
Pour les Celtes, le chêne est un symbole de toute-puissance et d’éternité. Il est lié à Thor, le Dieu du Tonnerre. Les Grecs, les Scandinaves et les Germains l’associent tous à des dieux qui maîtrisent la foudre, le tonnerre ou l’éclair. Pour les Grecs, il est l’arbre de Zeus qui délivre des messages aux mortels grâce aux bruissements de ses feuilles.
Dans les civilisations anciennes, on le voit comme un temple de vie. Non seulement il accompagne les humains dans toutes leurs activités, mais encore il sert d’abri et nourrit une foule d’êtres vivants.
Dans les légendes et croyances populaires, le chêne est habité par toutes sortes de divinités des bois, nymphes, oakmen, druides, dryades, et autres fées pillywiggins. Toute atteinte à l’arbre se retournerait contre son agresseur.
Secrets du chêne
Pas étonnant que le chêne ait forcé le respect de plusieurs civilisations anciennes : il peut vivre entre 1000 et 2000 ans ! Sa capacité à se regénérer est impressionnante. Il fait partie des espèces à bois très dur qui sont potentiellement immortelles*. Tant qu’il échappe aux tronçonneuses, aux tempêtes, et à certaines maladies, il restera vivant.
Chez nous les humains, le vieillissement est dû à l’extinction de nos gènes tout au long de notre vie. Nos gènes ne meurent pas mais ils deviennent inactifs. Chez le chêne, les gènes deviennent inactifs chaque année en hiver. Mais ils sont tous réactivés par un enzyme à chaque printemps. Ainsi il échappe à la senescence programmée.
Les chênes de la Forêt de Soignes y échapperont-ils aussi ? Ils représentent l’une des espèces principales du grand poumon vert de Bruxelles. Pour combien de temps encore ?
Bienfaits du chêne pédonculé
Cet arbre forestier embellit surtout les paysages de parcs ou les massifs boisés en ville.
Son feuillage est ample et assez dense. Il produit de grandes quantités d’oxygène car la surface de son feuillage est immense.
Il stocke lentement mais sûrement de très gros volumes de CO2 dans son bois dur et durable.
Il enrichit la palette classique des arbres urbains. Il est un abri et un garde-manger pour de très nombreux êtres vivants : champignons, bactéries, différentes espèces d’insectes, oiseaux et petits mammifères. C’est un allié de la biodiversité.
Il résiste assez bien à la pollution et aux sols tassés, s’ils sont assez riches en éléments nutritifs et en matière organique. Mais il résiste difficilement à plusieurs années consécutives de sécheresse. Il souffre du dérèglement climatique. Le chêne sessile, lui, semble mieux y résister.
Reconnaître le chêne
Feuilles
Simples - Forme découpée : légères « échancrures » arrondies (lobes) - Tige (pétiole) très courte
Feuillage
Feuilles groupées en petits bouquets au bout des rameaux - Couleur printemps/été : vert – Couleur automne : ocre-roux – Présent une partie de l’hiver puis absent (caduc)
Fruits
Gland – Au bout d’une longue tige (pédoncule) – Placé dans une petite cupule
Ecorce
Brun gris - Profonds sillons verticaux, parfois entrecoupés de petits sillons horizontaux
Signes particuliers de cet arbre
Cet arbre est remarquable car il appartient à une espèce qui ne court pas les rues à Ixelles. Dans ce bois des Commères, il rappelle ô combien il est un arbre forestier. Il a la silhouette d’un arbre qui s’est élancé à la conquête de la lumière : il a placé ses branches très haut, sans doute pour dépasser ses voisins.
Lorsqu’on entre dans le bois par le Cours Gordon Bennet, son immense tronc se détache très nettement sur la gauche. Il invite à lever le nez. Si l’on entre par le verger urbain d’Italie, c’est son écorce avec ses profonds sillons qui attire l’attention. Difficile de détacher son regard de cette texture ou de résister à la tentation d’y toucher.
Dans les années 30, il poussait déjà presqu’en lisière du bois. Un sentier qui n’existe plus aujourd’hui le séparait de grands champs cultivés. Dans les années 70, une élégante avenue urbaine, bordée de cerisiers du Japon, a été construite à travers champs. Et puis l’immeuble à 8 étages de la résidence de la Toscane s’est installé près du bois.
Cet arbre, en première ligne du Bois des Commères, est un témoin de l’évolution de la campagne d’Ixelles. Il a survécu avec le bois à l’urbanisation. Ces dernières années un petit verger participatif s’est installé à ses pieds.
*Source : Francis Hallé, La vie des arbres, Edition / Publication / Article : Les Petites conférences, Bayard, p 20 et 21
(Textes et photos par Priscille Cazin - Sylvolutions)
Ce portrait est:
- Enrichi d’une illustration issue de la Collection de l'Etat fédéral belge en prêt permanent au Jardin botanique de Meise.
- Une initiative de Christos Doulkeridis, Bourgmestre, d’Audrey Lhoest, Echevine de l’Environnement, des Espaces Verts et des Plantations, du Tourisme, du Collège des Bourgmestre et Echevins d’Ixelles.