Carte d'identité
Traits et caractères de l'individu
Anecdote de marronnier
Autrefois, on utilisait les marrons pour laver le linge ou pour se faire la barbe. Car ils contiennent une substance qui mousse et qui nettoie : la saponine.
Pour obtenir du savon liquide, on faisait tremper des marrons épluchés dans de l’eau douce. On les écrasait et on les faisait bouillir. On filtrait la préparation et on récoltait la mousse. Ce précieux liquide se conservait en bouteille au moins un an ! Ca vous dirait d’essayer cette lessive totalement naturelle ? Cette « recette de grand-mère » revient tout doucement à la mode : elle est facile à réaliser, économe, elle ne pollue pas notre environnement et elle est moins nocive pour notre santé.
Autre astuce : non seulement les marrons sont capables de laver notre linge mais encore ils le protègent … Quelques marrons glissés dans nos placards ou tiroirs, et voilà de quoi éviter à vos pulls et T-shirt d’être grignotés par les mites !
Secrets de marronnier
Au printemps, le marronnier se distingue par sa floraison. Il se pare de bouquets de fleurs, dressés sur leurs branches. Ces bouquets en forme de pyramide sont comme des lanternes qui font signe aux insectes pollinisateurs.
Les fleurs sont blanches. Elles sont munies d’une petite tache jaune … puis rose. Les insectes voient bien le jaune : cette couleur les attire vers la fleur. Elle les invite à venir se régaler de nectar. Ils la fécondent (pollinisent) au passage. Une fois que c’est fait, la tache devient rose. Les pollinisateurs voient mal le rose. Ils passent leur chemin, et ils se rendent sur les fleurs tachetées de jaune.
Cette astuce permet au marronnier d’orienter la circulation des insectes vers les fleurs qui ont besoin d’être fécondées. Mais ce n’est pas tout : pour parfaire sa stratégie de reproduction, le marronnier utilise aussi des signaux parfumés ! La tache jaune émet un parfum qui guide les pollinisateurs au cœur de la fleur. Et puis l’odeur change quand la tache devient rose…
Chez les arbres, les parfums et les couleurs sont souvent une manière de « communiquer » avec les insectes. Les marronniers sont des maîtres en la matière.
Bienfaits du marronnier
Le marronnier commun est le plus grand de nos arbres à fleurs. Il est souvent majestueux. Sa beauté en a fait un arbre très populaire en ville. Il est l’un des arbres les plus plantés* pour embellir nos avenues, parcs et cours de récré.
Cet arbre n’est pas que décoratif. Son feuillage étendu et très dense fait de lui un grand producteur d’oxygène. Il purifie aussi l’air que nous respirons. Il est l’un de nos meilleurs capteurs de gaz polluants, et également de CO2, qu’il stocke dans son bois. Ses feuilles interceptent assez bien les particules fines. Enfin, son ombrage est ample et très profond : il rafraîchit fort les températures lors des canicules.
Ses fruits ne sont pas comestibles. Cependant ils ont de très nombreux usages (cf plus haut) et des vertus médicinales reconnues. Il contient des substances utiles pour soigner notre système sanguin.
Reconnaître le marronnier
Feuille
Grande - Composée par 5 à 7 folioles - En forme d’éventail
Folioles
Forme longue et ovale - Bord grossièrement denté
Feuillage
Couleur printemps/été : vert vif et profond - Couleur automne : roux - Absent en
Fleurs
Blanc à tache jaune ou rose - Groupées en grosses grappes dressées (panicules)
Fruits
Bogues - Capsules rondes 6 cm – Vertes - Epineuses Graine - Marron - Brun-roux brillant lisse
Ecorce
Brun rougeâtre puis gris noirâtre - Ecailles - Se détache en plaquettes (desquame)
Signes particuliers de cet arbre
De mémoire d’Ixellois, l’avenue Louis Lepoutre a toujours été plantée d’une double allée de marronniers.
Leur plantation a fait partie de la création de l’avenue entre 1905 et 1914. En une cinquantaine d’années les arbres ont développé de grandes couronnes. Peu à peu, elles se sont rejointes jusqu’à former une magnifique voute.
Ces arbres ont transformé l’avenue en véritable promenade ombragée. Ils ont vu grandir 5 générations d’habitants. Aujourd’hui ce grand alignement est le climatiseur du quartier (cf plus haut). Mais ils ne vont pas bien. Ils ont été fragilisés par un élagage drastique du milieu des années 90. De plus, nos hivers moins rigoureux réduisent leur capacité à lutter contre certains nuisibles.
(Textes et photos par Priscille Cazin - Sylvolutions)
Ce portrait est:
- Enrichi d’une illustration issue de la Collection de l'Etat fédéral belge en prêt permanent au Jardin botanique de Meise.
- Une initiative de Christos Doulkeridis, Bourgmestre, d’Audrey Lhoest, Echevine de l’Environnement, des Espaces Verts et des Plantations, du Tourisme, du Collège des Bourgmestre et Echevins d’Ixelles.