Carte d'identité
Traits et caractères de l'individu
Anecdote de l’érable champêtre
L'érable champêtre porte bien son nom. Il a longtemps été un arbre caractéristique des paysages de campagne chez nous et dans toute l’Europe occidentale.
Il était incontestablement le Roi des haies. Un roi discret : il était le plus petit des variétés d’érables qui poussent naturellement en Belgique. Dans les haies, il se mélangeait facilement à d’autres espèces d’arbres et arbustes toutes aussi fleuries que lui. Un roi docile : on fabriquait parfois des clôtures vivantes en tressant ses jeunes branches souples.
Son règne s’est achevé lorsque les poteaux et les fils de fer ont remplacé les haies vives. Aujourd’hui on regrette de l’avoir arraché à tour de bras, car il abritait une multitude d’insectes et d’oiseaux, il séparait les champs et il limitait l’érosion des sols. Ainsi la tendance est à lui redonner une place aussi bien à la campagne qu’en ville. On peut le voir comme un symbole de la conservation de la nature.
Secrets de l’érable champêtre
Les trois érables de chez nous sont le sycomore, le plane et le champêtre.
Ils se ressemblent fort ! Leurs feuilles ont une position particulière sur les rameaux : elles sont opposées deux par deux. C’est peu courant chez les feuillus. Elles ont une forme découpée, en cinq parties appelées lobes. Les lobes sont disposés comme les doigts de la main : on dit que les feuilles d’érable sont palmatilobées. Les lobes du sycomore et du plane sont pointus, tandis que ceux du champêtre sont arrondis. Leurs fleurs sont regroupées en jolies grappes jaune-vert. Et enfin … leurs fruits sont ailés !
Le secret pour les différencier c’est surtout d’observer leurs fruits ! Ils sont munis de deux ailes.
Chez le plane, les ailes forment un V ouvert ou un angle obtu. Le fruit est tout aplati.
Chez le sycomore, le V est bien plus serré, l’angle est aigu. Le fruit contient deux graines plus bombées.
Et enfin, chez le champêtre, les ailes sont très ouvertes, presque sur le même axe.
Bienfaits de l’érable champêtre
Avec ses couleurs changeantes, il embellit les rues, les places, et les parcs. Il réagit bien à la taille et résiste à la pollution. Vu sa taille moyenne, il rend d’assez bons services en ville. Il produit de l’oxygène. Il stocke des gaz polluants. Son ombrage diffus adoucit un peu le climat localement.
Il abrite de nombreux types d’insectes. De plus, ses fleurs produisent un nectar abondant : il est un garde-manger pour les abeilles, les papillons et autres insectes pollinisateurs. Ces insectes sont essentiels à notre avenir.
Reconnaître l’érable champêtre
Fruits
Doubles samares (disamares) - Noix/graines munies de deux ailes – Forme de corne de rhinocéros
Feuilles
Position face à face sur le rameau (opposées) – Forme découpée en 5 parties (lobes profonds) disposées comme les doigts de la main (palmatilobée) – Bords arrondis - Longue tige (pétiole)
Feuillage
Couleur printemps/été : vert foncé - Couleur automne : jaune cuivré - Absent en hiver (caduc)
Signes particuliers de cet arbre
Voilà un arbre remarquable pour plusieurs raisons. Sa taille est exceptionnelle pour un érable champêtre. Il est le 2ème plus gros et grand spécimen de son espèce dans la Région. Il a largement dépassé les 15 mètres. On dirait qu’il rivalise avec les 4 étages de l’immeuble voisin. Les habitants qui vivent sur le toit voient sa cime qui touche le ciel.
Ensuite, cet arbre, « champêtre par excellence », est l’un des survivants de la campagne ixelloise. Il fait partie d’un patrimoine aujourd’hui disparu. Sa valeur est historique. Il a été témoin de la transformation du paysage entre l’avenue où il pousse et l’Avenue du Général Dossin. Peu à peu les parcelles agricoles et boisées ont fait place à un quartier résidentiel.
Cet érable a déjà un certain âge. Il poussait déjà dans les années 30 (cf vue aériennes de Bruciel dans la galerie photo). Il se trouvait à la lisière d’un bois qui a fondu peu à peu. Il était en bordure d’un terrain qui entourait une demeure cossue. Elle se trouvait à quelques mètres de lui. Cette demeure a été détruite en 1992. Un immeuble de 4 étages a été construit à sa place, sans penser à l’ampleur de l’arbre. Plusieurs branches, sans doute jugées trop envahissantes par les habitants de l’immeuble, ont été coupées. Mais l’arbre a été conservé.
Aujourd’hui, il embellit toute la rue et il met la résidence en valeur. Son écorce brun-clair et jaune attire l’attention. Sa floraison abondante jaune-vert égaye et parfume le printemps. Et enfin, l’arbre se pare d’or à l’automne.
(Textes et photos par Priscille Cazin - Sylvolutions)
Ce portrait est:
- Enrichi d’une illustration issue de la Collection de l'Etat fédéral belge en prêt permanent au Jardin botanique de Meise.
- Une initiative de Christos Doulkeridis, Bourgmestre, d’Audrey Lhoest, Echevine de l’Environnement, des Espaces Verts et des Plantations, du Tourisme, du Collège des Bourgmestre et Echevins d’Ixelles.
Contributions
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