Adresse :
Jardin Botanique Saint-Josse-Ten-Noode
Coordonnées GPS :
50.8546 , 4.3627
Inventaire scientifique :
Printemps au Parc du Botanique

Carte d'identité

Catégorie :
Arbre remarquable
Nom en latin :
Metasequoia glyptostroboides
Nom en français :
Métaséquoia
Nom en néerlandais :
Chinese Sequoia
Nom en anglais :
Chinese sequoia
Famille :
Cupressaceae
Hauteur :
15 m
Hauteur visée :
Cette espèce peut atteindre jusqu’à 20 -30 m
Diamètre de la couronne :
10 m
Circonférence du tronc :
169 cm
Circonférence espérée :
300 cm
Longévité espérée :
Peut vivre entre 400 et 600 ans
Origine / Indigène :
Sud Ouest de la Chine
Sol préféré :
Humide mais pas engorgé, frais
Climat préféré :
Tempéré, fort ensoleillé

Utilité et services de l'arbre

Embellit le paysage :
+++ feuillage et écorce inhabituels
Enrichit la biodiversité :
++ espèce relativement rare
Fournit de l'oxygène :
++ en été, feuillage caduc
Purifie l'air :
++ idem
Filtre l'eau :
+ adapté aux sols humides mais transpire peu
Évite les inondations :
+ idem
Stocke le carbone :
++ pour longtemps, bois durable
Adoucit le climat :
+ feuillage clair, peu d'ombrage
Limite l'érosion du sol :
ø
Fait du bien, guérit :
ø

Traits et caractères de l'individu

Ce jeune individu est issu d’une espèce plutôt rare qui a côtoyé les dinosaures et qui vit des centaines d’années. Discret, au détour d’un chemin du Jardin Botanique, il pousse lentement mais surement depuis une 60aine d’années, malgré la pression de la ville.

Un spécimen de collection

Dans le parc du Jardin Botanique, toute une série d’espèces d’arbres, rares et variées, sont rassemblées. Au cœur de cette collection, dans la partie basse du Jardin, au détour d’un chemin, un conifère à la silhouette un peu étrange pousse discrètement : c’est un métaséquoia, ou Séquoia de Chine. Il serait l’un des tous premiers individus de son espèce à avoir été planté à Bruxelles, et peut-être même en Belgique.

Un gamin pour un arbre « fossile »

Le métaséquoia glyptostroboides était connu sous forme de fossile, comme les ginkgos ou les magnolias. Au cours de l’évolution, ses feuilles avaient laissé des traces dans la roche. Grâce à elles, on savait que le métaséquoia existait déjà sur notre planète, à l’époque du Crétacé, il y a 70 millions d’années. Il faisait sans doute partie des arbres que broutaient les dinosaures. Face à l’exemplaire vivant qui pousse au Jardin Botanique, on bascule dans une autre échelle temporelle. Comment un arbre de cette espèce a-t-il bien pu se retrouver là ? Le métaséquoia a été retrouvé sous forme vivante en 1941 dans le Sud-ouest de la Chine. Les jardins botaniques d’Europe ont reçu des graines et des plants à la fin des années quarante. Les botanistes du Jardin botanique de Belgique/Bruxelles s’y sont intéressés de près. Ils ont planté ce spécimen, âgé aujourd’hui d’un peu moins de 70 ans.

Du haut de son jeune âge, le métaséquoia du Jardin botanique a déjà été témoin d’une sacrée évolution du quartier. Il a vu la surface de son parc réduit progressivement pour faire place à la voiture lorsque les anciennes enceintes de fortification de Bruxelles sont devenues la « Petite ceinture ». Puis, les boulevards se sont élargis, et des rues sont venues traverser le parc. Le sous-sol et ses nappes phréatiques ont été complètement chamboulées pour faire passer les trains de la jonction Nord-Midi et y installer les fondations des grands immeubles qui cernent le jardin. L’arbre a vu les collections botaniques dont il fait partie se disperser dans l’espace urbain d’abord, péri-urbain ensuite lorsque le Jardin botanique déménage à Meise. Les spécimens de cet âge sont rares et celui-ci est une curiosité botanique.

Un spécimen de collection

Dans les années 70, les métaséquoias étaient en voie de disparition en Chine. Leur feuillage tendre servait notamment de fourrage pour les bêtes des paysans chinois. En Europe, les métaséquoias sont devenus très courants dans les parcs. On a commencé à les planter aussi dans les avenues : ils sont appréciés pour la beauté singulière de leur feuillage et leur port élancé.

Normalement, cet arbre est un conifère à la croissance rapide. Son architecture est formée par un houppier nettement pyramidal avec des branches ascendantes sur un tronc bien droit, cylindrique. C’est le cas de très beaux spécimens qui se trouvent avenue de la Brabançonne ou encore parc Leopold près de l’étang. Mais le spécimen du Jardin botanique, lui, présente un tronc différent, extrêmement large pour un jeune arbre, surtout à sa base. Son bois croît à des vitesses différentes en fonction de l’endroit où il se trouve. Il forme tantôt des zones en creux, tantôt de longues zones saillantes : ces déformations lui donnent une forme un peu torturée, un air pittoresque. Cette curiosité botanique, alliée à la rareté de l’espèce et à la circonférence exceptionnelle de son tronc, font de lui un arbre remarquable, inscrit à l’Inventaire scientifique de la Région.

Dans métaséquoia on entend séquoia : ces deux arbres font partie de la même famille. Leur écorce se ressemble. Elle est rouge-brun, très fibreuse. Mais chez le métaséquoia, elle ne forme pas de couches aussi épaisses que chez le sequoia. Et puis c’est un petit arbre, d’une quinzaine de mètres seulement, bien moins impressionnant que son cousin géant. Si leurs branches sont de forme similaire, le métaséquoia se distingue par une taille plus petite et par son feuillage. Il a la particularité devenir ocre puis roux en automne, et de perdre ses aiguilles en hiver. Ce phénomène que l’on retrouve aussi chez le mélèze ou le cyprès chauve est rare chez les conifères. Ses aiguilles vert tendre au printemps, sont plates, molles et souples presque douces. Elles sont disposées face à face (en opposition) de part et d’autre du rameau. Lorsque les étés sont trop chauds, il arrive qu’elles tombent prématurément. Mais s’il pleut suffisamment avant l’automne, le feuillage repousse.

Marqueur de l’évolution de la sexualité des plantes

Si vous avez la chance de passer près du métaséquoia au tout début du printemps, il est possible de voir ou toucher ses fleurs sur les rameaux juste au-dessus du chemin. Elles sortent avant l’émergence des feuilles. Elles sont très discrètes. Les fleurs mâles sont des sortes de grappes qui pendent aux extrémités des branches. Elles produisent le pollen. Les fleurs femelles, elles, sont de tous petits points bombés verts répartis à différents endroits sur les rameaux. Difficile de l’appeler ‘fleur’ car elle n’a pas de pétale, pas d’ovaire, pas de stigmates : les pièces florales qu’on retrouve chez la plupart des fleurs. Chez cette fleur primitive il y a uniquement des écailles entre-ouverts. C’est la caractéristique de l’ensemble du groupe des gymnospermes : le fait d’avoir une structure qui commence à protéger la future graine mais qui n’est pas aussi perfectionnée qu’une fleur.

Et donc, si on fait très attention, on peut déjà distinguer la forme du futur fruit : un petit cône de 1 à 2 mm. Ses écailles en forme de petits boucliers ou de petites pelles (peltées) sont ouvertes pour pouvoir réceptionner le pollen qui va être transporté par le vent. Un fois que le pollen s’y pose, le fruit se referme et la graine va pouvoir se former. Le fruit va se développer. Ou plutôt un cône : ce n’est pas vraiment un fruit. La graine n’est pas enfouie dans un grand fruit charnu comme l’est un pépin dans sa pomme par exemple. Les cônes du métaséquoia rappellent ceux séquoia : leur forme est arrondie, mais ils sont beaucoup plus petits (1 à 2 cm), et lorsque leurs écailles sont écartées on peut distinguer la lumière de l’autre côté. Les graines qui s’en échappent ont peu de chance de germer en Belgique. Aujourd’hui les métaséquoias sont multipliés en pépinière par bouturage.
S'ils ne dépassent pas 20 m sous nos latitudes, ils peuvent atteindre 30 à 50 m de haut dans leur milieu d'origine. Ils supportent bien la pollution. Ce specimen de collection a encore de belles années devant lui.

Information complémentaire : "En 2006, le plus gros spécimen recensé par la Société Dendrologique de Belgique se trouvait du côté de Tournai et avait une circonférence de 510 cm. En supposant qu'il ait été élevé à partir d'une graine, il devait avoir à 60 ans à ce moment-là. La dizaine d'arbres suivants présentent un tronc entre 300 et 335 cm de tour. Il est fort possible que leurs années de plantation soient rapprochées. Krüssmann rapporte que la circonférence des Métaséquoia peut atteindre jusqu’à 6 mètres dans leur pays d'origine. L’individu du Botanique a encore de quoi faire".

(Textes et photos par Priscille Cazin https://www.sylvolutions.eu)

  • Pour en savoir plus voir liens ci joints: Bel-Trees et Sequoia.eu*
© Bruciel 1971
© Bruciel 1996
© Bruciel 2012
© Bruciel 2015
Photos: © Priscille Cazin (Sylvolutions /32shoot asbl)
© Photo : Bruno Campanella – Patrimoine naturel, Région Bruxelles Capitale
Photos: © Priscille Cazin (Sylvolutions /32shoot asbl)
© PC-Z
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Jumelage: Rendeux, Région Wallonne © Belgische Dendrologie Belge (M. de Spoelberch et M. Snyers)
Jumelage: Lanaken © Belgische Dendrologie Belge (Van Meulder)