"L'arbre connecté" (3)
Noyer noir

Ce noyer noir du Parc de la Woluwe est relié à un arbre français de la même espèce. Cet individu a été remarqué par le Collectif français pour la Culture en Essonne, ou CC9 et la Communauté d'agglomération de l'Etampois Sud Essonne, dans le cadre de sa biennale " La Science de l'Art" consacrée cette année à la thématique du wood wide web.

JUMELAGE

Cet individu a été jumelé à un noyer noir de la Tour de Guinette en France. (cf photos ci dessous). Notre partenaire Science de l'Art raconte son histoire:

"Le Noyer noir au nord-ouest de la tour de Guinette, Etampes, est un exemple d’une danse inter-espèce issue d’un palimpseste d’histoires. Etrangement, deux de ces racines présentes à la surface du sol s’opposent de manière perpendiculaire, et l’une d’elle rejoint bout à bout la racine d’un chêne. Histoire d’histoires.

Calendrier d’Août, Tour de Guinette, Noyer noir Quelle surprise que de pouvoir retrouver un espace peint dans un tableau de l’époque du moyen-âge. Car tant le temps abîme les peintures, tant les modes de vies changent, tant nos constructions et tout ce que l’on pense d’immobile, constitue en réalité le mouvement et transformations de nos espaces. Or, à travers la peinture du Calendrier du mois d’Août présent dans Les Très Riches Heures du Duc du Berry, on retrouve la tour quadrangulaire de Guinette. Figure autour d’elle des clochers avec des croix aux sommets, mais aussi d’autres édifices et des maisons. Selon les historiens, il s’agirait d’une représentation des éléments qu’il y avait à ce moment. Or, en 600 ans, la tour de guinette ainsi que ces alentours ont changé de fonction. Elle fut transformée en place forte, puis en prison, ainsi des remparts ont été construits tout autour, dont une toute petite partie est encore présente. Etrangement, le noyer noir se situe non loin de ce vestige. Cela est d’autant plus étrange que 2 racines à la surface s’opposent de manière parfaitement perpendiculaire. Elles semblent courir le long du sol, guidée par des lignes. Et enfin, un dernier détail qui fait sens : une des racines de ce noyer semble rejoindre la racine d’un autre arbre, un chêne, à son bout. Comme si ces deux racines étaient liées, connectées. Alors, on peut émettre l’hypothèse que ce noyer se trouve sur les vestiges d’un coin de muraille, étend ses racines le long de ces murs et vient même butter contre une espèce qui suit le même chemin. Ceci étant dit, cette forme est d’autant plus remarquable qu’elle ne correspond pas aux formes organiques propres aux formes végétales qui, à nos yeux, paraissent souvent ‘aléatoire’.

ACTIVITES ARBOREES

Cet arbre fait partie d'une constellation d'arbres qui a été créée en Essonne dans le cadre du Festival "La science de l'Art" 2019. Elle a été établie par le paysagiste Xavier Cournet, étudiant à l'École de la Nature et du Paysage de Blois, sur la base d’éléments géographiques, botaniques et historiques. Puis elle a été affinée par rapport aux choix spécifiques de chaque lieu-partenaire de la biennale. Ensuite, chacun des artistes de la biennale a été amené à mettre en lien son projet avec un arbre de la constellation, mais aussi un arbre sur l'atlas de Wood Wide Web. La construction de ce mini réseau arboré, relie le département de l'Essone et la Région de Bruxelles.

Le Festival "La Science de l'Art" se tiendra du 15 octobre au 15 décembre 2019 en Essonne et à Paris. http://sciencedelart.fr/

Projet artistique lié à cet arbre:

"G5, le vivant, la coexistence Rosio Berenguer de la compagnie Pulso envisage une conférence/spectacle art-danse dans le cadre de son projet artistique G5 Interespèce : «Je rêve d’un vrai dialogue d’égal à égal entre espèces. Dans ce fantasme, se réunissent enfin autour d’une table les différentes espèces terrestres pour décider de leur futur. Pour négocier leur co-existence sur terre. Economies politique terrestre et extraterrestre seront les sujets de ce débat. Partage des ressources, des territoires et échanges entre espèces. Quelle espèce dominera la terre dans les années à venir ? Le cyborg ? Le royaume végétal ? Minéral ? Animal ? » Comment intégrer dans le débat des éléments du vivant qui ont, jusqu’à aujourd’hui, étaient oubliés de notre condition Humaine ? Aujourd’hui, notre rapport à notre environnement et aux nouveaux mondes numérique tendent à être bouleversés, questionnant notre position en tant qu’humain et notre condition humaine. Et c’est dans un théâtre que la compagnie Pulso rassemble l’ensemble de ces invités et font part de leurs découvertes.

Pour voir ce projet artistique: Théâtre intercommunal d'Etampes, Essonne, France.