Carte d'identité
Utilité et services de l'arbre
Traits et caractères de l'individu
Dans le cadre de l’opéra participatif Orfeo et Majnun, la Monnaie a choisi ce couple d’ormes. Ces deux arbres ont poussé côte à côte, ils se frôlent mais ne se touchent pas. Ils symbolisent l’histoire d’Orphée et d’Eurydice : dès leur première rencontre ces deux êtres tombent amoureux. Ils s’aiment passionnément et décident de se marier rapidement. Mais leur bonheur est de courte durée. Car le jour de leurs noces, la belle est mordue par un serpent et « rejoint l’autre monde ».
Quand Orphée est séparé à jamais de sa bien-aimée il joue de la lyre pour tenter de calmer son chagrin. Le chant de poète est tellement poignant que les animaux de la forêt, la montagne et ses roches, et même les Dieux sont émus. Son chant est tellement intense qu’il fait pousser une forêt d’ormes. Ces arbres le guident à la porte des enfers où se trouve Eurydice.
Dans l’Antiquité, l’Orme fait partie des plantes qui sont liées à l’enfer. L’écrivain classique Virgile, le décrit ainsi dans l’Enéïde : « Juste devant l’entrée, un orme touffu, géant, étends ses branches, Ses bras chargés d’année, que, dit-on, peuplent en foule, Les rêves vains, accrochés sous toutes les feuilles. »
C’est l’arbre de Oneiros, le dieu de la nuit et des songes. Il pousse à l’entrée du monde des ténèbres. L’orme est donc l’arbre des rêves éternels. Ils sont transmis aux hommes par le murmure/bruissement des feuilles gaufrées de l’arbre qui s’agitent sous la brise. On raconte que les fruits de l’orme, petites graines ailées, qui volent grâce à une sorte de voile, accompagnent aussi les âmes des défunts devant le juge suprême.