Carte d'identité
Utilité et services de l'arbre
Traits et caractères de l'individu
"Au bouleau" … à La Fonderie !
Quoi de plus normal que de présenter un bouleau au Musée Bruxellois des Industries et du Travail. Le boulot, ça nous connaît !
Cet arbre majestueux est pourtant encore bien jeune : à peine trente ans. Lorsque la Compagnie des Bronzes ferme ses portes en 1977, le site est laissé à l’abandon. Les bâtiments sont rachetés par la Communauté française en 1985 qui en démolit certains par sécurité. Plantes pionnières, les bouleaux ont tout naturellement trouvé leur place dans cet espace où la nature réclame à nouveau ces droits. Ces arbres apprécient particulièrement les sols plutôt acides et pollués de l’ancienne fonderie d’art.
Une ville produit, transforme et distribue une grande partie des biens dont elle a besoin, et Bruxelles ne fait pas exception. Le secteur du bois a toujours occupé dans la cartographie industrielle de la capitale une place importante : élément essentiel à l’aménagement d’une ville, le bois se retrouve partout, que ce soit dans la construction, l’édification ou l’ameublement de nos maisons. Sans parler des produits dérivés qui sont aujourd’hui abondamment utilisés dans nos bâtiment : panneaux recomposés, OSB, contreplaqué, etc.
Les métiers liés au bois sont en conséquence nombreux et variés : du menuisier à l’ébéniste, du charpentier au charron, tonnelier, du sabotier au luthier, carrossier, bucheron, scieur : la liste est longue. Notre musée a fort à faire pour documenter le travail de l'ébéniste qui produit des meubles et panneaux en bois ouvragés, le parqueteur qui place un revêtement de sol composé d'un assemblage de lames de bois, ou le charpentier qui fabrique les structures des constructions : escalier, charpente,... Sans parler des facteurs d’instruments, particulièrement nombreux à Bruxelles il y a un siècle. Beaucoup de ces métiers qui touchaient à des domaines de la vie courante ont aujourd’hui disparu, comme le sabotier ou tonnelier en passant par le charron. Nous en conservons la mémoire.
Etre formé aux métiers du bois a toujours été une base intéressante pour développer d’autres compétences. Pensons à Louis de Waele, parqueteur de son état, qui deviendra entrepreneur. Des architectes de l’Art Nouveau étaient menuisiers, comme Benjamin de Lestré ou Georges Dhaeyer. Georges Hobé a ouvert dans les années 1890, un atelier de menuiserie réputé qui se spécialisera dans la production de meubles et objets Art Nouveau. Il sera notamment chargé en 1897 de l’aménagement de l’exposition coloniale à Tervueren.
Même s’ils se sont mécanisés avec le temps, les métiers du bois appliquent encore aujourd’hui des principes centenaires. Les outils de menuiserie sont répartis en quatre familles : ceux qui tracent (la règle ou l’équerre), qui aplanissent (le rabot), qui creusent (le ciseau ou la gouge) et qui débitent (les scies). Les machines à bois reproduisent simplement les gestes anciens. Mais l’outillage à main reste essentiel.
La demande en bois à Bruxelles a sans cesse augmenté, en lien avec la croissance démographique: En deux cents ans, sa population est passée de 100.000 habitants à près d’un 1.200.000 aujourd’hui. Les ateliers se sont multipliés dans la ville. En 1896, 36 menuiseries mécaniques et 813 ateliers sont répertoriés à Bruxelles. Si la plupart d’entre eux sont de petite taille et emploient en moyenne trois personnes, d’autres nécessitent un personnel plus nombreux : Van Keerbergen à Saint-Gilles, les châssis à guillotines Gets à Forest ou les imposantes usines De Waele à Molenbeek, construits en 1889 suivant les plans d’Henri Beyaert, boulevard Léopold II. En 1969, 550 entreprises sont répertoriées dans la Région, employant 6 000 personnes. Le secteur a, depuis, suivi la courbe générale de la désindustrialisation. En 2011, il reste à Bruxelles 900 travailleurs du bois, mais le nombre de personnes qui s’intéresse à ce matériau augmente sans cesse.
Il y a du boulot pour les travailleurs du bois !